dimanche 28 février 2010

Be wash

J'ai enfilé mon manteau et mes chaussettes.
Je suis descendue, le bras alourdi par le paquet de linge.
Je suis remontée, plus légère.
Le temps d'une lessive, je suis retournée dans mon lit.
Avec Dominique Fabre.

"Sa photo, elle était aussi à la gare de Suresnes, dans une sorte d'armoire en verre, avec celles d'autres personnes non anglaises mais d'ici et de là, sans rien de spécial, sauf qu'elles avaient mis les bouts ou bien elles s'étaient carrément supprimées. Qui avait la clé de cette armoire, qui mettait les photos et qui en enlevait une lorsqu'on en avait retrouvé un ? Lorsqu'on en avait perdu un ? Lorsque ? On nous a fait prier dans la chapelle. Pourvu que Callaghan soit bien là où il est, ou alors en Angleterre, on l'avait tous décidé. Pourvu qu'on le retrouve jamais si c'est son bon plaisir. Certains trouvaient qu'il aurait quand même dû donner des nouvelles à sa mère et à sa petite soeur Emma. Elle aussi elle irait embrasser des garçons comme Jimmy par le trou dans son grillage à elle quand elle serait en âge de le faire, alors bon. Mais pas de nouvelles de Jimmy Callaghan dans les premières semaines de temps pluvieux et d'ennui. Depuis cette photo, je me rapproche toujours des photos dans les gares, celles sur les panneaux, ou bien les avis de recherche faits main que les gens scotchent aux arbres, la description des visages, celle des corps, celle des habits du disparu, les numéros de téléphone, et je me dis que ça ne sert à rien. J'ai jamais retrouvé personne. J'aurais voulu souvent, mais bon. Pourtant j'ai cherché longtemps moi aussi."
Dominique Fabre. J'aimerais revoir Callaghan.

samedi 27 février 2010

L'ubiquité d'un instant


Absorbée par le mur -par l'oeuf sur le mur- je n'ai pas vu leurs visages quand elles sont passées. Leur emboîtant le pas, je n'ai pas cherché à comprendre leur conversation émaillée d'avertissements tendres adressés à leurs enfants.
Ce n'est qu'au bas de la rue, lorsqu'elles sont montées dans la voiture et que j'ai retrouvé d'autres passants qui, eux, ne parlaient pas japonais, que je me suis souvenue d'où j'étais.

vendredi 26 février 2010

Quatre heures, au Novo


Ce jour-là, il y avait un reflet mouvant dans le dossier de la chaise.
On aurait dit la projection d'un film ancien dans la saignée d'un coude.

jeudi 25 février 2010

C'est jeudi !


Dans la boîte aux lettres de nos jeudis, je rends compte toutes les semaines à Madame Gâ de mon humeur du moment ou de la couleur du temps.