vendredi 30 avril 2010

La chevelure

Je détestais que les cheveux de la fille devant nous s'étalent sur notre table.
Le garçon à côté de moi, aux fantasmes d'ondines et de plantes faites femmes les contemplait avec admiration et me disait Tu ne peux pas comprendre.
Et il avait raison.
Jamais je n'ai pu comprendre les pleurs à la sortie de chez le coiffeur, un centimètre en moins une fois par an.
Jamais je n'ai apprécié que les heures de pointe du métro déposent d'autres cheveux que les miens sur mes épaules.
Jamais je n'ai supporté le geste machinal de rassembler les mèches en pinceau et d'en contempler les fourches tout en parlant.

Je n'ai pas aimé apprendre en nettoyant mon grand appartement que la précédente locataire était brune.

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