vendredi 9 avril 2010

Les choses

Les matins de soleil, immobile en terrasse, j'assiste au va et vient des fouineurs aux regards rivés sur les pavés du marché.
De temps en temps, ils tendent la main, saisissent un objet dont je me demande parfois quelle imagination a été capable de l'inventer, regardent le vendeur, d'un air interrogateur, hésitent, n'hésitent plus et repartent.
Je les observe, je ne les imite pas.
Les récents aller-retours dans l'escalier, les trois étages les bras chargés, les cartons vides empilés sur le trottoir... ont achevé de m'en convaincre : des choses, j'en ai déjà bien assez. 

3 commentaires:

  1. j'aime les piles de livres... mon appartement commençait d'être envahi, une étagère nouvelle a solutionné cela, maintenant il y a donc des piles...dans, dessus, devant, autour de l'étagère !

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  2. "Et puis il y avait tous ces livres, un mur de livres entassés les uns sur les autres. Joséphine attendait que j'installe des étagère, je remettais toujours au lendemain, et puis cet empilement, je l'aimais bien. Tous mes livres étaient là, avec des centaines de phrases que j'avais soulignées au crayon. Ces phrases qu'à une époque j'avais le projet de recopier sur un cahier, en les mettant bout à bout. Je me disais : ça formera un récit, une méditation, une sorte de poème. Ces phrases étaient stockées là, dans l'attente d'être vécues un jour. A travers elles, j'avais à l'époque une vie secrète, une existence de filigrane, un destin en réserve. Et ces phrases, toutes les phrases que j'avais soulignées, qui dormaient empilées dans l'oubli, c'est précisément celles qui me revenaient depuis l'instant de 8H07. Pas besoin du cahier ; ce poème de phrases, cette existence dont j'avais rêvée, je la vivais maintenant.
    Après tout, me disais-je, je peux prendre quelques livres avec moi. Ma nouvelle vie n'empêche pas les livres : au contraire, il y a maintenant plus de place dans ma vie pour les livres. Pas pour les empiler contre un mur, mais pour les infuser dans ma manière de vivre. Le problème, c'est qu'ils me faisaient tous envie. Et ceux que j'avais lus me faisaient tout autant envie que les autres. Je me suis dit : si je prends un livre, si je sors un seul livre du mur de livres, je vais les prendre tous; et ça, c'est comme les vestes : c'est impossible."
    Yannick Haenel. Cercle.

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  3. Par ailleurs, Les choses est un livre de Georges Perec.

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