Il s'appelle Edouard et, en 1930, il écrit son nom à la plume en haut de ses copies.
Je sais de lui qu'il est meilleur en algèbre et en mathématiques qu'en composition française où ses rédactions lui attirent des commentaires peu élogieux : "passable", "style pénible et qui manque trop souvent de clarté", "l'orthographe laisse à désirer mais au moins il y a un plan"...
Et il faut admettre que ses idées sont banales et médiocrement développées.
Je sais de lui qu'il s'efforce néanmoins de répondre à des sujets tels que : "quel est le végétal qui à votre avis caractérise le mieux la France ?", "Faites connaître comment un jeune homme de votre âge peut employer les grandes vacances au profit de sa santé, de son instruction et de son éducation", "Tracer d'après les Fables de La Fontaine, les portraits du loup et du chien. Répondent-ils exactement à l'idée que vous vous faites de ces animaux ?"
Je sais de lui qu'il se destine à l'agriculture : "conseillé par mes parents, par des amis qui me disent : "tu as raison malgré que tout le monde quitte la terre, c'est encore elle qui fait vivre les gens".
A la campagne, on respire de l'air pur et non de l'air vicié de la ville où l'on respire des microbes à plein poumons."
J'ignore s'il a suivi cette voie.
J'ignore aussi comment ses copies se sont retrouvées, au début des années 90, sur un marché aux puces de Tours où je les ai achetées.
S'il n'en a pas le style, il a néanmoins le nom d'un écrivain. Et, parce que j'utilise les copies d'Edouard pour recouvrir mes livres, de plus en plus d'entre eux sont signés Camus.
Ce serait'y pas "emballer" ta bibliothèque plutôt ?
RépondreSupprimerPar ailleurs, Je déballe ma bibliothèque est un livre de Walter Benjamin.
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