"Je n'avais plus pied sur le fond du temps. Nos dates s'inscrivaient dans une prédestination volontariste ("sois là ou là, tel jour, telle heure") aux prises avec la prédestination supposée de nos vies qui fait que quelque chose arrive, mais on ne sait pas quoi, tandis que nous ne savions pas, nous, si cela arriverait, tout en étant convenus d'avance des quoi, où et quand, puis séparés, lancés sur les vagues, sans la bouée d'un nom, d'une adresse, d'un numéro de téléphone, d'un cercle d'amis, accrochés seulement au mince fil du compte à rebours au bout duquel attendait (peut-être) un banc vide."
"Comme si désormais il eût été nécessaire de disposer d'une raison, d'un alibi pour nous voir, on arrangea nos rendez-vous selon des critères artificiels. Un pour le 15 juin à 21 heures parce que c'était la pleine lune, un pour le 21 juin à 13 h 1 parce que ce serait le début officiel de l'été.
50% de jeudis. Le hasard est nostalgique, ou le calendrier.
Nous étions nostalgiques nous-mêmes."
Eva Almassy. V.O.
1 commentaire:
"La prochaine fois, je te le chanterai", et puis c'est à jurer, il n'y aura aucun vide dans les b(l)ancs des échanges, car tout s'explique : c'est de ton absence que les tonalités des façades étaient grisées !
...à la prochaine...
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