Les podcasts que j'écoute datent de l'été.
L'actualité est surannée, la météo est celle des plages.
Transporter la prose transsibérienne de Blaise Cendrars aux terrasses coutumières, c'est dépayser les pavés.
Je ne suis pas encore revenue de mon été.
"A partir d'Irkoutsk le voyage devint beaucoup trop lent
Beaucoup trop long
Nous étions dans le premier train qui contournait le lac Baïkal
On avait orné la locomotive de drapeaux et de lampions
Et nous avions quitté la gare aux accents tristes de l'hymne au Tzar.
Si j'étais peintre je déverserais beaucoup de rouge, beaucoup de jaune sur la fin de ce voyage
Car je crois bien que nous étions tous un peu fous
Et qu'un délire immense ensanglantait les faces énervées de mes compagnons de voyage
Comme nous approchions de la Mongolie
Qui ronflait comme un incendie.
Le train avait ralenti son allure
Et je percevais dans le grincement perpétuel des roues
Les accents fous et les sanglots
D'une éternelle liturgie"
Blaise Cendrars. Prose du transsibérien et de la petite Jeanne de France.
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