Ce n'est que plus tard que j'ai regardé l'heure, pas au moment où j'ai marqué la page 40 de mon livre afin d'en différer la lecture, de ne pas laisser les prémices de mon sommeil la gâcher.
C'est aux environs de 23 heures que j'ai tapé le nom de l'auteur sur internet.
C'est aux environs de 23 heures que j'ai cru voir ma vie écrite.
Hier soir vers 23h, je reprends la lecture de Sommes*, fiction d'Emmanuel Adely, commencée il y a quelques jours. Je n'ai auparavant lu que quelques pages, pénétrant à peine la somme de portraits amassés là et trouvant cela, déjà, impeccable. Et puis, hier soir donc, avançant un peu plus dans le texte, je comprends soudain – comment est-ce qu'on comprend ? par quelques subtils indices disposés çà et là – ce qui est en train de se passer. Il est 23h30 et j'ai sommeil mais je ne veux (peux) plus lâcher. Je suis avec ces quelques hommes et femmes, là, ne peux (veux) plus les laisser. Je lis jusqu'au bout.
(Frédéric Forte. Poète-public )
Et puis, ce matin, pendant que mes draps tournaient dans le sèche-linge, j'ai lu les prévisions astrologiques de l'ancienne 2010 dans un usagé féminin et n'y ai vu aucune trace de mon année écoulée.
J'ai achevé la lecture de mon livre,
j'ai aussi racheté un carnet,
pour l'avenir.
Souvenir d'avoir lu-lu-lu-dit à voix haute et intelligible son "éditions limitées" encore et encore, la justesse et l'emportement et la réalité de nouveau.
RépondreSupprimerEn chemin vers ce "Sommes" je suis de même en ce moment !