"Tandis qu'il nous racontait mille choses concrètes sur sa ville, il se livrait à des considérations d'esthétique urbaine dont la cohérence ne nous apparut durant quelques temps qu'au moment où nous les récapitulions, jusqu'à ce que nous puissions la déceler sur-le-champ, en l'écoutant. Il avait en effet quelques images préférées. Constante était celle qui faisait de la ville un grand appartement et l'appartement une petite ville : le quartier était ses pièces, vous protégeant comme une chambre close, les boulevards ses couloirs intérieurs, isolant les espaces d'un côté et les reliant d'un autre; les façades de ses immeubles étaient les livres de sa bibliothèque, banalisés par la répétition de leurs reliures et tous singuliers par les vies qui les habitent."
Jean-Paul Goux. L'embardée ou les quartiers d'hiver.
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