vendredi 28 janvier 2011

Le cabinet des rêves 4

Il fait beau. Je vais sur mon balcon dont la fenêtre est ouverte et qui est, en fait, une grande terrasse. D'autant plus grande que la cloison qui la sépare de celle de mon voisin a été enlevée. 
Des tables ont été dressées et des gens y sont installés. Ils parlent anglais et ne me disent pas bonjour. 
Un Français moustachu qui s'appelle Patrick entre chez moi avec un plateau : Je vais manger. Je lui réponds qu'il peut manger dehors s'il le veut mais pas dans mon appartement. 

Plus tard, je recherche une affiche de cinéma avec Catherine Deneuve que je suis sûre d'avoir. Mon voisin s'est installé à une table chez moi et je lui demande s'il sait où est mon affiche. 
Or, à ce moment-là, Catherine Deneuve sort de la salle de bain et me demande pourquoi je ne ferais pas des calembours. Elle m'explique qu'elle en fait souvent et que, parfois, elle change les mots ou les lettres sans que personne s'en aperçoive pour que ça colle vraiment et que ça fasse un bon mot. 

Toujours à la recherche de mon affiche, je fouille dans ma malle mais ne trouve qu'un recueil de textes ronéotypés datant de mon CP, CE1. Je me dis que je vais le photographier, qu'il en ressortira bien quelque chose. 
Je croise mon voisin qui a un appareil photo autour du cou et à qui je demande en riant : Tu vas où ? 
Je lui fais remarquer que, à vivre ainsi, on pourrait rapidement devenir un vieux couple, que je pourrais lui demander Quand est-ce que tu rentres ? et Qu'est-ce qu'on mange ce soir ?
Je lui propose de m'attendre pour partir même si j'évalue bien le temps qu'il va me falloir pour me préparer alors que lui est prêt à partir. Je le vois hésiter comme si ça ne l'enchantait pas mais qu'il n'osait pas refuser. Quant à moi, je pense aussitôt après ma proposition que je n'ai pas tellement envie de faire l'effort de parler avec lui dans le train. 
A ce moment-là, une fille entre. Elle aussi porte un appareil photo autour du cou. Elle parle à mon voisin comme s'ils étaient ensemble et lui reproche de ne pas l'avoir rejointe. Je constate que mon voisin est gêné vis à vis de moi et qu'il préférerait être seul. Je fais semblant de rien et, pour éviter la moindre querelle, je retourne sur la terrasse. 
Cette fois, il y a beaucoup de monde et on y parle français. 
Un homme est en bottes de caoutchouc et parle de ça : ça fait des grands pieds, les pieds ne respirent pas... 
Je me dis que des gens vont rentrer chez moi sans enlever leurs chaussures et je me demande aussi comment je vais pouvoir vivre normalement : comment manger ce que je veux si je dois partager le frigo ? Comment me déshabiller si quelqu'un peut entrer à chaque instant ?

Je pense : pourtant, j'ai loué un appartement, ce ne sont pas les termes du contrat.

Rêve du 15 février 2009 

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