Le 13 février 1991, elle est en retard pour prendre le bus et décide de ne pas aller à son cours de latin.
Après les trois jours qu'elle a passés à Rennes chez son amie C. dont elle a partagé le quotidien foisonnant de sorties et d'amitiés, elle peine à renouer avec le cours de sa vie si linéaire.
A travers les vitres du bus, elle oublie les rues de O. -qu'elle fuit dès qu'elle le peut- et préfère se souvenir de Paris traversée la veille et qui, déjà, lui manque.
Dans le jardin du Luxembourg, elle a pique-niqué d'un paquet de BN à la vanille avant de descendre le boulevard St Germain où, par hasard, elle a croisé une de ses rares amies de lycée. L'appartement quasi conjugal, la baignoire sabot sous les toits évoqués par H. ne l'ont pas fait rêver et, pourtant, de retour à O., elle échangerait sa routine provinciale et lente contre n'importe quelle autre existence.
A midi, elle rejoint G., M.H. et N. devant la salle de latin. Le repas partagé sur le campus gris et froid ne la fait pas changer d'humeur. Sans elles qui l'entraînent, elle déserterait certainement les cours de littérature du XVIème siècle et d'anglais au profit de la fin de son livre.
Le soir, de retour chez ses parents, elle y trouve une lettre de Londres.
Pourtant, elle se sent seule, seule à pleurer.
C'est sans doute pour cela qu'elle appelle J.M et A.Mais elle s'ennuie au téléphone.
Et quand elle raccroche, oui, elle en pleurerait.
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