mardi 15 novembre 2011

Tuesday self portrait (le vrai visage des plats)

PARTOUT
55. Nouilles fraîches, étirées en écheveaux prestement maniés avec des gestes amples, ébouillantées, frites à la tomate et au piment, souvent à l'ail, parsemées de cubes de boeuf ou de mouton frit, noyées de sauce de soja. 
Plat omniprésent, en ville, aux arrêts de car. Parfois, sur une table vraiment trop bancale, la sauce déborde et inonde les genoux des gourmets. Le plus souvent, baguettes et vaisselle sont gras au-delà des convenances. Mais le style est présent, fières bacchantes, casquettes crânement posées, idiome qui roule et gronde, et la surprise culinaire est toujours possible, du mémorable à l'exécrable.
Patrick Boman. Le Palais des Saveurs-Accumulées

1 commentaire:

gwendoline a dit…

"on n'aurait peut-être pas chanté Sinsemilia, dansé la bossa-nova, comparé des "photos non contractuelles" avec le véritable visage des plats dans la boîte, écrit un poème aux villes, parié des carambars, trouvé des exemples de "coup de vieux", piqué dix-sept fous rires, débattu sur ce qu'est - et ce que n'est pas - la poésie, imité des girafes, parlé de théories chinoises, et raconté l'histoire de la cigale et de la fourmi en prenant petite et grosse voix.
Alors que bon, là, c'est ce qu'on a fait."

Je dois le titre du billet à Amélie.
Un autre jour, peut-être, je spéculerai sur les coups de vieux et débattrai de poésie.
Merci !