dimanche 1 avril 2012

Herboriser

Et comme je devais restituer, au mieux dès le lendemain, ou bien le jeudi d'après, les livres que j'empruntais, j'ai continué ce que j'avais commencé de faire dès le temps de mes lectures techniques, et ensuite pour toutes mes lectures : j'ai extrait les passages qui me paraissaient utiles parce qu'ils m'avaient intéressé ou bouleversé, sans que je sache alors nécessairement toujours pourquoi. J'ai noté, dans les cahiers réservés à cet usage, ce que j'ai bientôt appelé des greffons. 
-je vis patiemment, porté par diverses impatiences. J'aime ces éclairs qui par moments m'éblouissent dans une lecture et j'en garde la trace dans mes cahiers et je les relis le soir; j'aime mes longues journées pleines, lorsqu'aucun éclair n'a pu m'éblouir mais qu'il me reste du jour écoulé le sentiment d'avoir été continûment présent à ce qui m'occupait, pleinement là.
Jean-Paul Goux. Le séjour à Chenecé.

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