jeudi 28 juin 2012

Les cartes secrètes de l'identité

Je suis lassée de la question de l'origine. 

Mais c'est en lui répondant que j'ai appris que les dimanche de son enfance s'étaient parfois passés sur les lieux de ma naissance. 
 Le lendemain, pour me distraire, j'ai essayé de me lancer dans la cartographie de Moby Dick
Cartographier un roman est une tâche délicate. Parfois, les paysages imaginaires m'offraient un refuge, un répit dans la mission que je m'étais assignée de cartographier le monde réel dans sa totalité. Mais ce répit était toujours assorti d'un sentiment de vacuité : je savais que je me leurrais, que l'oeuvre de fiction n'était qu'une illusion. Sans doute certains parviennent-ils à justifier le plaisir de l'évasion par la conscience du leurre, peut-être est-ce précisément là tout l'intérêt des romans, mais pour ma part, j'ai toujours trouvé difficile d'accepter cette cohabitation de la réalité et de la fiction. Peut-être faut-il simplement être adulte pour réaliser ce numéro d'équilibriste qui consiste à croire tout en ne croyant pas.
Reif Larsen. L'extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet.

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