jeudi 4 octobre 2012

Habituellement, les jeunes femmes qui viennent seules en septembre sont là pour la fashion week.


Je souris aux paroles de L. et me demandai d'où pouvaient provenir son accent et les maladresses qui émaillaient son français. Car, si elle connaissait ma nationalité, j'ignorais ce qu'elle avait été avant de devenir New Yorkaise. 
Je me demandai également si elle avait remarqué, à part mes boucles d'oreilles qu'elle regardait davantage que mes yeux, mon pantalon mou et mon tee shirt délavé dont l'échancrure laissait apparaître les bretelles d'un marcel usé.
Son insistance à ce que je l'appelle pour confirmer démentit aussitôt la sincérité de son invitation à boire un verre, sur le toit de son immeuble le samedi soir.
Dans le brouhaha du MoMA où j'avais trouvé un téléphone, elle me parla d'un goûter d'enfant, d'une organisation difficile et, comme elle l'attendait de moi, j'écourtai notre conversation.
(de ce samedi soir, plutôt qu'une terrasse, il me reste l'émouvant souvenir d'un lent coucher de soleil sur l'Hudson)

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