"Puis, sans transition :
C'est quoi votre métier, Andros ?
Euh...
Ne m'en dites pas plus. Inspecteur du travail. Vous êtes venu à Ouessant pour pointer les travailleurs au black, ne le niez pas.
Vous plaisantez !
M'insurgeai-je. Elle éclata de rire.
Je vous ai flatté, hein ?
Je me mis à rire, à mon tour.
Vous m'avez vexé.
Vous avez plutôt l'air de... comment dire... on ne sait pas trop. Un je-ne-sais-quoi de fumeux en vous... de touchant aussi... si, si, vraiment. Je me demande bien quelle espèce de foutu job vous pouvez exercer, Andros ?
J'ébauchai un sourire contraint. Il était hors de question d'avouer à quelle espèce de foutu job, en effet, je consacre mes loisirs professionnels. Me considérant sans vergogne des pieds à la tête, elle énumérait maintenant :
Vêtements Savile Row... Godasses genre bottier milanais... mmm, mmm... Mains manucurées bien sûr...mmm, mmm... Gros, très gros handicap que ces mains-là, Andros. Impossible de gâcher du ciment, de mouiller des casiers à homards ou de planter des patates avec ces petites mignonnes. Elles vous servent surtout à réfléchir, non ?"
Claude Lucas. Ti kreiz.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire