mercredi 22 août 2012

allée, venue

Sur son dos un sac à l'effigie de Winnie, les premières fois je ne comprenais pas pourquoi je la dépassais toujours au gré de mes allers, mes retours.
Ses nattes mi blondes mi grises, ses pas mesurés, c'est toujours de dos que je la voyais. 
Sa veste à carreaux, parfois elle la portait sur le bras : les jours de chaleur et elle ajoutait une casquette à sa panoplie.
Puis un jour
je l'ai vue faire demi-tour à un carrefour de l'avenue sans fin et l'ai croisée, enfin, et vu ses yeux de vieille petite fille fixant ses minces tennis sur le trottoir. 
Ainsi, pendant que je vis mes journées, elle va elle vient comme le balancier d'une pendule, comme une nageuse fait ses longueurs dans le grand bassin.

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