En ville, on est seul parce que le monde est plein d'inconnus, et c'est un luxe d'une rare austérité que de se sentir ainsi étranger parmi des étrangers, de marcher en silence en portant ses secrets et en imaginant ceux des passants. Spécifique au mode de vie urbain, cette identité nulle part enregistrée, infiniment malléable, est un état libérateur pour tout ceux d'entre nous qui veulent s'émanciper des espérances familiales et sociales placées en eux, se frotter à d'autres cultures, changer de peau, fût-ce provisoirement.
Rebecca Solnit. L'art de marcher.
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