"Le travail est dur, mais ceux avec qui je travaille sont durs à la peine. Tous ont un autre boulot et beaucoup enchaînent directement les deux, cinq ou six jours par semaine. Ça fait une semaine de soixante-quatorze heures sans heures supplémentaires payées, debout tout le temps. Ils ne se plaignent jamais. Le refrain habituel est : "On s'y fait."
J'ai déjà travaillé soixante-quatorze heures par semaine, parfois pendant des mois, mais je ne dirais jamais que je m'y suis fait. Mon corps luttait sans cesse pour se reposer. Mais quand on veut son appartement, ou sa voiture avec l'assurance, ou le câble payant, c'est devenu une nécessité. Quel est l'emploi qui à lui seul peut apporter à un individu un mode de vie confortable ? Et quand ces types ont payé pour toutes les choses qu'ils veulent, ils n'ont jamais le temps d'en profiter parce qu'ils sont toujours soit dans un restaurant soit dans un autre en train de jeter des hamburgers sur un grill.
Je préfère conserver mon temps libre et m'en tirer tout juste."
Iain Levison. Tribulations d'un précaire.
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