dimanche 12 septembre 2010

ELOGE DE LA LENTEUR

OUI, IL FAUT UN AUTRE TEMPS POUR LE 
LIVRE : UN TEMPS POUR L'ECRIVAIN FACE A
 SON OEUVRE. POUR L'ARTISAN FACE AUX
 PAPIERS, AUX ENCRES, UN TEMPS AUSSI
 POUR LE BIBLIOTHÉCAIRE EN SES CHOIX,
 LE LIBRAIRE EN SON COMMERCE,
 COMME POUR LE LECTEUR
 EN SON PLAISIR. 

LE TEMPS, SANS DOUTE, QUE MURISSENT LES
 RENCONTRES, QUE S'ACCOMPLISSENT LES 
IMPREVISIBLES METAMORPHOSES. LE TEMPS 
DU LENT EMERVEILLEMENT. CELUI DE 
L'URGENCE D'AIMER. 

JEAN-FRANCOIS MANIER

CHEYNE
MANIER-MELLINETTE
EDITEUR
Stupéfaite d'y trouver la même image que dans un autre livre* le matin même, j'ai corné la page 66.

J'ai corné la page 66 et l'insecte s'y est posé, reposé. 

L'insecte s'y est reposé, m'incitant à une lecture lente. 

Une lecture lente et longue et douce.  

1 commentaire:

gwendoline a dit…

*
8H, lecture à la linière :

« Comme Bailey ne levait même pas la tête, elle fit volte-face vers la mère des enfants, une jeune femme en pantalon, au visage insignifiant et rond comme une lune, avec un foulard vert noué autour, dont les deux bouts pointaient comme des oreilles de lapin. »
Flannery O’Connor. Les braves gens ne courent pas les rues.

Et 13H, aux Sablons, comme une réplique :

« Les collègues qui m’avaient entraîné dans cet endroit minable étaient jeunes, bien plus que moi qui ne l’étais plus. Ils taquinaient celle qu’ils présentaient comme la patronne, une certaine Machiko, ridée, qui souriait sans discontinuer, avec, curieusement attaché à ses cheveux, un foulard qui lui faisait des oreilles de lapin. »
Eric Faye. Nagasaki