lundi 30 avril 2012

en famille


De ce qu'ils s'apprêtent à manger, on ne peut identifier qu'une pile de tranches de pain blanc et carré, posée au milieu de la table. 
La bouteille de vin est encore pleine, les sourires sont timides. 
La maîtresse de maison a demandé à sa coiffeuse une mise en plis très serrée. A moins qu'elle n'ait passé la nuit avec ses bigoudis.  
On ne voit pas ses yeux à cause du reflet dans ses lunettes.
Deux jeunes enfants sont au premier plan.
Un adulte, aussi, dont on ne voit que le coude. 
Seul l'homme à la chemise bleue, le plus âgé de l'assemblée, ne regarde pas le photographe.

dimanche 29 avril 2012

BORING AREA

Au Blade Runner il ne fallait pas faire la tête ni être sinistre sinon ce n'était pas la peine de venir ici, il valait mieux fréquenter un cafard club ou un breakdown coffee (chaîne de bars pour dépressifs). 
Ici, au Blade Runner, vous étiez vite dans le collimateur si vous étiez sinistre. 
Si l'on s'apercevait qu'un client s'ennuyait, un Nicolas Sabbatini (tous les garçons s'appelaient Nicolas Sabbatini) s'approchait et vous disait avec le sourire : "Vous vous ennuyez ? Puis-je vous aider ? Excusez-moi mais vous connaissez la règle de l'établissement ? C'est la première fois ? La première fois que vous venez ? Ah... Vous n'avez pas lu les affiches... Eh bien voilà... Vous êtes dans un espace gaieté & santé... S'ennuyer n'est pas autorisé. S'ennuyer provoque des maladies graves. S'ennuyer nuit à votre entourage. Vous n'avez pas vu les annonces ? Il y a un espace Ennui sur le trottoir devant la porte. Un boring area. Vous voyez le pictogramme du penseur de Rodin... Non, ce n'est pas une plaisanterie. Vous comprenez le français ? Do you speak french ? I'm not kidding... Je ne plaisante pas... Getting bored is not allowed. S'ennuyer n'est pas autorisé. Alors, si vous voulez bien me suivre..."
Jean-Pierre Ostende. La présence.

samedi 28 avril 2012

il dit :

C'que j'attends, c'est la télé 3D sans lunettes. 
Quand y'aura ça, j'me r'mettrai aux jeux d'avion.

vendredi 27 avril 2012

Le cabinet des rêves 68

Je suis installée à une table, dans le hall d'une école qui sert de salle d'attente à une séance de recrutement. 
J'ai, sur ma table, une série de faux papiers : CV etc et je sais être la seule des candidats présents à savoir qu'il s'agit d'une parodie. 
Les autres se prennent très au sérieux. 
Ils sont tous jeunes et plus ou moins arrogants, surtout le garçon installé devant moi, qui se lève en téléphonant et, alors qu'il parle à son interlocuteur, prend machinalement les feuilles qui sont sur ma table et les empile plus proprement. 

La "recruteuse" arrive et, alors que la première candidate ressort aussitôt après être entrée avec elle dans la salle d'entretien, je me dis que tous, au fur et à mesure, ils risquent de vendre la mèche, ils vont forcément s'apercevoir qu'il s'agit d'une simulation.
Or non : soit ils s'en vont, vexés, sans commentaire. 
Soit ils disent une phrase en passant. 
Par exemple, une jeune femme tend les bras devant elle, très écartés, comme si elle portait un gros paquet et elle explique que la recruteuse lui a juste fait ce geste, sans doute pour signifier la charge de travail. 
Elle ne s'attarde pas assez pour entendre une autre candidate dire Moi, si on me fait ce geste, je tends mes bras de la même façon pour montrer que je suis prête à prendre TOUT ce boulot. 

Je continue à attendre pendant le passage des jeunes candidats. 
Bien qu'ils soient déstabilisés par la brièveté des entretiens de ceux qui les précèdent, ils ne se départissent pas de leur morgue. 
Ils ont tous l'air de penser que, eux, ils feront l'affaire.

Rêve du 21 avril 2012

jeudi 26 avril 2012

l' épopée

Quels autres accessoires d'humanité glisserais-je dans mon sac que ceux que j'y ai mis ce matin
-livre-carnet-thermos de thé-
si je partais en expédition dans une contrée lointaine et hostile ?

Mais existe-t-il territoire plus inhospitalier dans le monde qu'une zone commerciale de périphérie ?
"Il se pourrait que bientôt je travaille à un "Guide pour voyager sans rencontrer personne". Mais ce n'est pas encore sûr, voilà pourquoi je n'en parle pas encore." Jean-Pierre Ostende. La présence.

mercredi 25 avril 2012

les 
rendez
-
vous

(...)
Et puis, le soleil s'est posé sur la table blonde, sur mes mains, sur le thé.
A présent, je connais sa mansarde mais aussi l'heure à laquelle passe le marchand de glace dans sa rue.
Stockholm est minuscule, Copenhague et Amsterdam aussi. Hambourg, malgré le port, n'est pas si grande. Se perdre à Venise est une supercherie. Alger est inhabitable, Abidjan et Lagos aussi. Lima, aussi. Athènes est trop polluée. Istanbul, peut-être... Rio... Sydney est belle mais lointaine, belle comme San Francisco dont on fait vite le tour. Vancouver est superbe mais vide. Buenos Aires, évidemment, est sans doute la ville, mais un tel éloignement de l'Europe, dans une telle nostalgie du monde, que la mélancolie est une maladie bénigne à côté de l'exil argentin.
(...) Où habiter, voilà leur conversation préférée avec Walid. Quelle ville peut remplacer le monde, puisqu'on ne peut habiter le monde entier ?
Marie Darrieussecq. Le pays.


mardi 24 avril 2012

Tuesday self portrait (à l'écurie)

Même avec un bon make-up, un animal c'est un animal dit Edith. 
Oh, Edith, redites-moi ça, quel mot avez-vous employé ?
J'ai employé le mot "animal". 
Non, pas "animal", l'autre... 
L'autre c'était aussi "animal", j'ai dit aussi "make-up". 
Make-up, voilà, make-up. 
Gaëlle Obiégly. Le musée des valeurs sentimentales.

lundi 23 avril 2012

Scènes de la vie quotidienne

La caméra était posée sur un rail et ils étaient nombreux et, tous, très concentrés, autour de l'homme qui avait dit Action.
En voyant l'acteur, un bras en écharpe, traverser l'avenue de la Toison d'or sous leur regard attentif, j'ai repensé à un autre qui, lui, était passé à la caisse voisine de la mienne, éclairé par de puissants projecteurs.
Et puis je suis rentrée, faire la vaisselle.

dimanche 22 avril 2012

des goûts et des couleurs

J'emplis mon panier de
                                   pourpre, de vermillon, 
d'un dégradé de verts.
Puis, de retour des allées bruissantes du marché,
je déballe mes provisions. 
On les appelle primeurs,
 on pourrait tout aussi bien dire marchands de couleurs.
A l'heure des repas, je forme 
des paysages dans mon assiette. 
Je me nourris de peintures abstraites.

samedi 21 avril 2012

il 
(m') 
écrit

J'ai gardé toutes ses lettres car, outre leur contenu, elles offraient une particularité remarquable : l'étonnante calligraphie de l'adresse portée sur l'enveloppe. Je possède bien une douzaine de ces enveloppes et je me demande, à l'heure actuelle, si je ne devrais pas en tirer un parti décoratif quelconque. Chaque lettre de mon nom, tracée très finement, à l'encre de Chine, était faite d'un double trait. Latine, classique, anglaise ou ronde, script, gothique même, les enveloppes ne présentaient pas toujours la même forme des caractères mais toujours ce double trait.
Jean-Marc Aubert. Aménagements successifs d'un jardin à C..., en Bourgogne.

vendredi 20 avril 2012

Le cabinet des rêves 67

J'ai rendez-vous avec le patron de la librairie où travaille E. pour m'y faire embaucher. 
Il est dans un jardin et j'arrive en même temps que des amis chics qui viennent le saluer mais ne restent pas longtemps. 
Je me présente en lui disant que je suis la soeur de R.
Il marche avec moi en direction de la librairie et me dit que c'est parfait : que j'ai l'allure et la démarche féminines qu'il recherchait. 

Rêve du 11 avril 2012

jeudi 19 avril 2012

GARDER LA CHAMBRE

si on dressait la liste de tout ce qu'on pourrait/de tout ce qu'on aurait pu
être
,elle serait longue mais pas infinie.
Je n'ai, par exemple, aucun talent
pour être une belle au bois dormant. 


mercredi 18 avril 2012

3 instantanés

on ne les voyait pas bien, HIER

mardi 17 avril 2012

Tuesday self portrait (Fortes averses et vent soufflant fort : 70 km/h en rafales)


Je donnerais volontiers deux conseils à toutes les jeunes femmes : coupez-vous les cheveux et apprenez à conduire une automobile. Ces deux choses-là changent le cours de l'existence. Les cheveux longs ont vraiment été une forme d'esclavage tout au long des millénaires qu'a duré l'histoire; avec une crinière que l'on peut coiffer en une minute et à travers laquelle le vent peut souffler, on se sent soudain bien plus libre que les mots ne peuvent l'exprimer. Et, étant donné qu'ici on ne porte pas de corset, on est vraiment en mesure de se mouvoir à l'égal des hommes. Si cela m'allait, je porterais des pantalons, ici, des shorts comme en portent beaucoup de dames; mais, malheureusement, je n'ai pas les jambes ni le courage moral qu'il faut...
Karen Blixen. Lettres d'Afrique. Janvier 1923

lundi 16 avril 2012

L'envol

On ne choisit pas son année de naissance.
On ne choisit pas non plus la chanson à la mode l'année de sa première boum.
On ne choisit pas son premier livre.
En revanche on choisit ses amis et il y en a qui disent "Ecoute ça !"

Et puis un jour on choisit, sans rien en savoir, un journal dans les rayons et aussitôt, on s'y abonne.
Et la vie change.
Car, désormais, tout semble possible.

dimanche 15 avril 2012

Les ingrédients

La fenêtre est ouverte. 
Le soleil assaisonne mon déjeuner. 
J'ai un oursin dans la gorge.

Je ne comprends pas pourquoi je note tous ces détails. Je me figure peut-être que la littérature est un ogre insatiable qui a besoin d'une grande variété de mets, de nourritures consistantes mais aussi d'olives, de radis, de raisins secs.
Vassilis Alexakis. La langue maternelle.

samedi 14 avril 2012

il dit :

NON !
NON 
ET 
NON 
Je n'ai pas envie que tu passes la journée à tuer des gens

vendredi 13 avril 2012

Le cabinet des rêves 66

-Je m'en doutais. Le rêve ne se laisse pas facilement apprivoiser. 
Carlos de Oliveira. Finisterra paysage et peuplement
Je vois Paul Mc Cartney qui est debout dans la nacelle d'une grande roue et essaie les lunettes d'une de ses amies.
Or, ce sont les mêmes que les miennes. Je lui fais signe et lui montre mes lunettes mais il n'a pas l'air de comprendre.
Il me signifie de l'attendre, qu'il va me rejoindre mais, finalement, il ne vient pas.

Rêve du 11 avril 2012

jeudi 12 avril 2012

nom féminin singulier (médecine) méthode d'exploration par ultrasons de la matière organique

C'est bien après l'avoir ajoutée à l'album des 
Belles heures 
que j'ai trouvé ce que cette image du ciel 
de la Linière 
me rappelait.

mercredi 11 avril 2012

Le dépaysement

Ce qui rend un pays vivable, quel qu'il soit, c'est la possibilité qu'il laisse à la pensée de le quitter. L'identité définie comme le modelé d'une infinité de départs possibles -peut-être serait-ce cela le socle le plus résistant de la provenance ?
Jean-Christophe Bailly. Le dépaysement.
Des livres quittent régulièrement mes rayons. 
Le carton des lettres de sa jeunesse retournera à leur expéditrice. 
La vaisselle cassée ne me rend jamais triste mais toujours plus légère.
Je vis dans un état permanent de déménagement imminent.

mardi 10 avril 2012

Tuesday self portrait (regard changeant)

Mon regard a déjà été 
bleu 
vert 
Ce jour-là, il avait la couleur de mon voyage.
Coloris France, nuance amitié d'enfance

lundi 9 avril 2012

"Le silence est devenu la chose la plus luxueuse au monde"*

Quand je marche, j'entends des voix. 
Et les paysages de la ville se chargent de souvenirs sonores. 

J'ai fini d'écouter George Steiner en redescendant la chaussée de Waterloo, un de ses livres dans mon sac. 
Et un autre jour, c'étaient les pages de Karen Blixen qui m'alourdissaient pendant que je traversais Bruxelles comme si j'avais été à Copenhague.


(Comme un total look imperceptible)
Chaque jour, les personnes cultivées se voient sollicitées par des millions de mots imprimés, radio -ou télé- diffusés, qui traitent de livres qu'elles n'ouvriront jamais, et d'oeuvres plastiques qu'elles n'auront jamais devant les yeux. L'air est saturé par le bourdonnement perpétuel que produisent les commentaires esthétiques, les jugements à la minute et les pontifications préemballées. On peut penser que la plus grande partie du discours sur l'art ou du reportage littéraire, des recensions musicales et de la critique de ballet, est parcourue plus que lue, entendue mais non écoutée. L'effet n'en est pas moins l'antithèse de cette rencontre, de cette appropriation personnelles, viscérales, dont parlait Ben Jonson. Il n'y a que peu d'"ingestion"; c'est bien plutôt la "digestion" qui prévaut. 
*George Steiner. Réelles présences. Les arts du sens.

dimanche 8 avril 2012

URBAINE

Est-ce d'avoir frayé en ville, parmi tous ces porteurs d'opinions et de microbes, ou bien est-ce plutôt mon long guet, hier, au bord du lac, découvert d'un fil, alors qu'en avril... Je suis enrhumé, comateux, et c'est aujourd'hui mercredi saint. Légendairement, il fait sombre, comme il se doit. Il est vrai que la terre n'est pas encore ressuscitée, l'hiver s'attarde, les mangeoires sont pleines de geais et de chardonnerets bariolés -ils sont mi-verts, mi-jaunes, en mue "caca d'oie"- et, dès que vous mettez le pied dehors, le vent vous attrape la peau du cou, comme une dizaine de mains nues et froides qui en veulent à votre pauvre souffle.
Robert Lalonde. Le monde sur le flanc de la truite.
"Pour qu'une chose soit intéressante, il suffit de la regarder longtemps"
Gustave Flaubert
c'est 
le même soleil
la même occupation
(m'emplir de chaleur)
le même espoir
(ne plus jamais avoir froid)
la même espèce de livres
(dont on tourne les pages
lentement)

mais
ce n'est plus la montagne
c'est la terrasse au bord du canal

ici je suis chez moi 
car je sais dire
les pavés
les talons sur les pavés
les peaux foncées
les têtes voilées
et les tissus colorés
les langues étrangères
la poussière
les avertisseurs
le tram tous les quarts d'heure


alors que
je suis inapte à traduire

les tuiles, les bois, les herbes, les chèvres, les sommets à gravir

samedi 7 avril 2012

il dit :

pourquoi
quand un navire coule
on dit qu'il sombre
???????????????


vendredi 6 avril 2012

Le cabinet des rêves 65

Je suis seule dans la maison de la Source et je me couche dans ma chambre. 
Plus tard -je sais qu'il est midi, environ- je m'éveille et je vois l'ombre d'une silhouette aller et venir par l'interstice de la porte que j'ai poussée et pas fermée. 
Je comprends que je ne suis donc pas seule dans la maison. 
Malgré la peur que j'éprouve, je ne me réveille pas complètement et, même, je me rendors. 
Quand je m'éveille à nouveau, je sais que quelqu'un est entré dans ma chambre : je sens le poids d'un corps qui pèse sur mes jambes. 
Je ne peux pas voir de qui il s'agit à cause des draps. 
Je suis terrifiée et, en même temps, je ne trouve pas la force ni de me réveiller complètement, ni de crier, ni de regarder qui est là : 
j'ai peur que ce soit mon père. 

30 mars 2012

jeudi 5 avril 2012

a cloudy memory

Jusqu'à hier, j'avais oublié que je me souvenais de 
Mme Darochat.

Par la fenêtre du retour, les nuages allaient et venaient mais c'était surtout
du brouillard.

Et dans ma tête, les mots, les noms(1)
 
Mon sommeil était aussi gras et lourd qu'une terre fraîchement retournée que le ciel d'automne évoquait. 
Alors que la boîte en plastique jaune qui recelait les oeufs en chocolat de ma voisine me rappelait que c'était le printemps.

(1) Mme Rosenthal, Véronique, les Bigles et Henri, forcément Henri.

mercredi 4 avril 2012

Le dos au monde.
Un jour de la semaine.
Quelques photos.

Le sol. 
Le mur. 
La poubelle. 
La couleur grise. 
La trace des roues. 

Une fois relevée, je l'ai vu.
L'homme en uniforme, il s'approchait. 
Passant devant lui, j'ai pensé
Mais que m'aurait-il dit ???

Les visages des passants sont bouffis par la chaleur, les passants sont nus dans cette lumière. Les femmes traversent la place en portant les légumes du marché dans des sacs transparents en plastique. Les hommes portent des bouteilles. Ceux qui marchent les mains vides, ceux qui ne portent ni fruits, ni légumes ni bouteilles ont le regard qui tangue en voyant les fruits et les légumes dans les sacs transparents des autres, comme les entrailles de l'été. Des tomates, des oignons, des pommes sous les côtes des femmes. Des bouteilles sous les côtes des hommes. Et au beau milieu de tout cela le balcon blanc, les yeux sont vides.
Herta Müller. Le renard était déjà le chasseur

mardi 3 avril 2012

lundi 2 avril 2012

Les matins enchantés

C'est le soleil qui me réveille.
Le pain est grillé, le thé est chaud. 
La joue des enfants est douce. 

dimanche 1 avril 2012

Herboriser

Et comme je devais restituer, au mieux dès le lendemain, ou bien le jeudi d'après, les livres que j'empruntais, j'ai continué ce que j'avais commencé de faire dès le temps de mes lectures techniques, et ensuite pour toutes mes lectures : j'ai extrait les passages qui me paraissaient utiles parce qu'ils m'avaient intéressé ou bouleversé, sans que je sache alors nécessairement toujours pourquoi. J'ai noté, dans les cahiers réservés à cet usage, ce que j'ai bientôt appelé des greffons. 
-je vis patiemment, porté par diverses impatiences. J'aime ces éclairs qui par moments m'éblouissent dans une lecture et j'en garde la trace dans mes cahiers et je les relis le soir; j'aime mes longues journées pleines, lorsqu'aucun éclair n'a pu m'éblouir mais qu'il me reste du jour écoulé le sentiment d'avoir été continûment présent à ce qui m'occupait, pleinement là.
Jean-Paul Goux. Le séjour à Chenecé.