samedi 7 août 2010

J'ai bien reçu ta carte

Il est à parier que même nous, qui l'avons fort bien connu, on oubliera prochainement le temps où fumer dans les cafés était bien plus courant que d'y ouvrir son ordinateur pour écrire son courrier. 
Il faut s'y faire : les jeunes âmes dont les mains sont plus habiles sur un clavier que munies d'un stylo plume nous regarderont avec la patience mêlée de commisération réservée aux personnes âgées lorsque nous évoquerons cette époque. 
Dans ce siècle immatériel, donner à voir son écriture devient plus impudique que laisser ouvert un bouton supplémentaire à son décolleté. Pourtant, les cartes postales continuent de voyager, survivances de l'intime dans l'anonymat du centre de tri automatisé. 
Louvain, 2 novembre 57

Bien cher André,

ton silence m'inquiétait. Je t'attends mardi prochain donc, avec amitié, délice et orgue.
Affectueusement,
Tante Rose


1 commentaire:

madame gâ a dit…

ton roman me ravit, et j'attends la suite, toujours, avec amitie, delice et trompette.