samedi 15 janvier 2011

Ce qui reste

Je sais d'elle qu'elle ne s'aime pas beaucoup
,sur les photos
et que, souvent, elle peine à éprouver le sentiment
d'exister. 

Sa main droite était posée
sur son épaule gauche. 

Dans la semi-obscurité de la galerie, elle regardait la photo de Lacan. 

Sur le mur blanc 
se détachait son ombre : 
ses cheveux, 
sa boucle de bohémienne.

Alors j'ai pris la photo : 
sa main
son ombre

Le soir-même, un faux contact a effacé les clichés de la journée.

Quand l'image n'est plus là, il reste les mots. 

Les mots
La vie
L'amie

2 commentaires:

gwendoline a dit…

« Ce qui a déclenché l’écriture, c’était le regret de photos ratées en fait, de photos que je n’ai pas pu faire, de photos qui se sont révélées invisibles, fantomatiques et donc j’ai essayé d’écrire pour retrouver le sentiment que j’avais voulu donner avec ces photos. J’essaye de photographier les gens que j’aime bien ou de faire des photos quand je suis en voyage, un peu comme tout le monde, mais je suis plutôt mauvais technicien donc je rate beaucoup de photos, et j’ai essayé souvent, enfin par l’écriture, de rattraper ce que je n’avais pas réussi avec la photo. » Hervé Guibert

Anonyme a dit…

C'est bien moi,pendant cet instant là,cette journée là oû ma fragilité était à fleur de peau,tu l'as si bien vue quand tant d'autres l'auraient ignorée!
Je ne sais pourquoi,je t'ai demandé à voir la photo sur ton appareil aussitôt,il me reste aussi l'image.Merci pour cette double lecture.
Sandrine