Je le lui ai dit souvent : une femme ne doit pas aller au café ! Qui veut approcher une femme doit être obligé de monter des escaliers, de sonner à sa porte, le coeur battant; d'accepter qu'elle ne soit pas chez elle, d'être venu pour rien, pour enfin seulement, lorsqu'il redescend les escaliers, s'apercevoir qu'il commence à l'aimer. Tandis qu'une femme que l'on peut aborder au café aussi souvent que l'on en a envie, aussi facilement que l'on trouve tel ou tel journal au kiosque, cette femme se déprécie, devient trop ordinaire.
Leo Perutz. Le tour du cadran.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire