lundi 17 septembre 2012

Une semaine à New york (la paramnésie)

Si j'ai oublié le nom du photographe, j'ai toujours son conseil à l'esprit :

 ne prenez aucune photo que vous ayez déjà vue

Alors que le bateau longeait l'île de la statue
j'ai donc déserté le pont

-A New York, expliqua-t-il en prenant un verre de vodka tout de suite après le thé, on comprend avec une acuité particulière que l'on peut passer toute sa vie dans une petite cuisine puante à regarder une cour sale et pleine de crottes tout en se nourrissant de boulettes de merde. Tu restes ainsi près de la fenêtre, à regarder ces tas de détritus, et tu ne te rends même pas compte que ta vie s'en va.
-Intéressant, reconnut Tatarski pensivement. Mais est-il nécessaire d'aller à New York pour comprendre cela ? Est-ce que...
-C'est à New York que tu piges ça. Pas à Moscou, le coupa Pouguine. C'est vrai qu'il y a beaucoup plus de cuisines puantes et de cours remplies de crottes chez nous. Mais, ici, tu ne comprends jamais que toute ta vie va se dérouler dans ce cadre. Jusqu'à ce que la mort t'emporte. C'est là l'une des caractéristiques de la mentalité soviétique.
Viktor Pelevine. Homo zapiens.

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