dimanche 25 avril 2010

La langue des autres

"Jeudi 9 février 78

Mon cher petit Chris,
tu avais l'air tellement triste mercredi après-midi, et comme je ne savais pas pourquoi ni comment te consoler, j'ai été triste moi-même toute la soirée ! J'espère que tu as repris tout ton courage et que tu es de nouveau en pleine forme.
Nous allons passer ce soir chez Hughy et Jacqueline dont l'avion avait... 15 heures de retard ! Ce n'est pas rien comme tu vois. Quand nous nous verrons, je te raconterai les dernières nouvelles. Mille kisses.
Nany.
Bon week end"

Le facteur ne passe pas le dimanche mais les poubelles des Marolles m'offrent le courrier qu'il ne m'aurait pas déplu de recevoir.
L'homme que je n'ai pas pu renseigner quand il m'a demandé la direction du centre de vie m'a expliqué qu'il venait de Hambourg et qu'il allait rester ici pendant trois ans, pour son travail.
Quelques heures après, j'ai réalisé qu'il avait sans doute dit centre ville.
Vous êtes triste ?
Sa question m'a étonnée et je la lui ai fait répéter.
Vous êtes touriste ?
Son métier avait été passionnant, lui avait fait croiser toutes sortes de gens très différents. Il a ajouté avec son accent italien élégant pour moi, rencontrer quelqu'un, c'est comme lire un roman.
Et, débarrassant galamment la tasse de café qu'il m'avait offerte merci pour la conversation. Ce matin, j'ai lu un petit livre.

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