dimanche 18 avril 2010

"Le lien entre tous les Belges, c'est l'identité faible, c'est la dérision"*

J'ai toujours su que les mois belges de mon enfance, rythmés par les bouteilles de Cécémel à la récréation, le jingle de la RTBF au petit déjeuner, le bruit des tasses à café le samedi après-midi, le goût des cuberdons, des biscuits à la chicorée, des frites maison ou des gaufrettes Léo... ne faisaient pas de moi une native de cette petite terre mais m'inculquaient plutôt le dépaysement et une vision de la vie un peu décalée.
A l'heure des croissants à Passa porta, dans les rangs du public venu à la rencontre de Kristien Hemmerechts et de Jean-Luc Outers, je n'ai pas pu rire comme tous les autres aux implicites culturels, aux blagues nationales qui ne sont pas les miennes et j'ai ressenti cette impression qui m'est toujours aussi délicieuse : celle d'être étrangère.

Mais si, au prochain renouvellement de mes papiers, ma patrie d'origine me demande encore une fois de prouver ma nationalité, j'aimerais répondre que, ce que je préfère, finalement, c'est pouvoir me passer d'identité. Ou briguer celle de ce pays que ses propres habitants disent "en voie de disparition".
 
*Kristien Hemmerechts

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