jeudi 1 septembre 2011

Tous les visages

(devient-on physionomiste ?
ou
le nait-on ?)

A présent, je le sais,
je sais cela de moi :
jamais je n'oublie les visages.


Alors lui.
Ses yeux si évidemment bleus
ses cheveux presque blancs
Lui
j'étais sûre de ne l'avoir jamais rencontré
avant qu'il me salue
en me croisant.

Nous marchions vite,
lui, moi
à peine le temps de répondre à son sourire.

(Celle pour qui il m'a prise
me ressemble-t-elle vraiment ?)
 Et puis il y a cet homme, cet autre-là, 
que j'ai tant souhaité
ne pas croiser 
pour ne pas avoir
à détourner le regard
à changer de trottoir.

Et
je ne l'ai plus jamais croisé
en effet
comme s'il n'avait plus existé.

Or
ce n'est que maintenant
que définitivement
je suis assurée 
de ne plus jamais
jamais
le rencontrer

Aucun commentaire: