Et puis, soudain, elles ont disparu de ma vie, ces filles qui disaient que, pour choisir un livre, elles en lisaient non seulement l'incipit mais aussi -et même, parfois, plus volontiers encore- l'explicit.
Cette méthode ne les amenait pas aux mêmes lectures que les miennes.
(Et si je l'avais appliquée au livre de Marek Bienczyk, je n'en aurais rien tiré d'autre que la preuve qu'il tenait ses promesses. )
Quant aux garçons...
C'est à croire qu'ils ne lisaient pas.
"La lecture est une expérience : ce n'est pas une "pratique culturelle". Car, s'il est évident qu'on ne peut pas séparer les livres, les oeuvres, l'art, de l'expérience concrète qu'en font les hommes vivants, on ne doit pas cependant les y réduire : s'il faut du temps pour lire ou "se cultiver", lire, se cultiver n'est pas une manière d'occuper son temps. Laisserons-nous donc les sciences sociales réduire l'expérience littéraire, la plus haute que l'homme puisse faire avec l'amour, à des sondages concernant nos loisirs, alors qu'il s'agit du sens de notre vie ?"
Danièle Sallenave. Le don des morts.
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