vendredi 5 novembre 2010

Personne ne vivra pour moi

Dans l'après-midi, alors que le vent chahute ma jupe et mes cheveux, je longe les vitrines.

Je voudrais être elle, qui réprime un rire derrière sa serviette, elle dont les yeux brillent du vin qu'elle a bu. 
Mais aussi elle, dont le coiffeur rincera bientôt les mèches et laissera poser le soin dont elle aime tant le parfum. 
Et elle qui brandit vers son amie une chemise très décolletée dans le magasin à la bande son nostalgique. 
Elle, également, qui mord dans la pâte feuilletée d'une viennoiserie sans se soucier des miettes qui parsèment ses lèvres et son col. 

Et puis je pousse la porte et le garçon me sourit en me servant mon café. 
C'est moi qui suis derrière la vitre. 
Et, parmi les passants, il y en a sûrement qui, à leur tour, souhaitent
 être moi. 

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