Elle est au lycée Voltaire. Il y a des milliers d'élèves mais aussi des surfaces vitrées partout. Elle aime ce mélange d'anonymat, de transparence. Un jour, elle la voit, devant un bâtiment, la fille au visage brûlé, en train de fumer une cigarette. La cicatrice s'est estompée, un maquillage bien fait achève de la camoufler, la fille est devenue très jolie. Elle va la voir et lui dit qu'elles étaient dans la même classe de primaire Tu te souviens ? La fille la regarde et secoue la tête. A cette énergique et véhémente dénégation, elle ne trouve rien à riposter : elle ne peut fournir d'elle-même le moindre signe distinctif qui ranimerait un éventuel souvenir. Elle doit bien reconnaître que, pendant toute son enfance, elle a été celle qu'on ne remarquait pas, celle qu'on ne voyait pas, celle dont on ne se souvient pas.
dimanche 8 mai 2011
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