vendredi 21 décembre 2012

Le cabinet des rêves 102

Jamais je ne dors : je vis et je rêve, ou plutôt, je rêve dans la vie comme dans le sommeil, qui est aussi la vie. Il n'y a pas d'interruption dans ma conscience : je sens ce qui m'entoure si je ne suis pas encore endormi, ou si je dors mal; et je commence à rêver aussitôt que je m'endors réellement. Ainsi suis-je un perpétuel déroulement d'images, cohérentes ou incohérentes, feignant toujours d'être extérieures, les unes interposées entre les gens et la lumière si je suis éveillé, les autres interposées entre les fantômes et cette sans-lumière que l'on aperçoit, si je suis endormi. Je ne sais véritablement pas comment distinguer une chose de l'autre, et je ne saurais affirmer que je ne dors pas quand je suis éveillé, ou que je ne m'éveille pas alors même que je dors.
Fernando Pessoa. Le livre de l'intranquillité
Sur le chemin pour rentrer chez moi, je dépasse deux garçons dont l'un ressemble à K. 
J'habite dans une chambre dont la fenêtre ferme mal : plusieurs fois quand je rentre, je la trouve ouverte alors que je suis certaine de l'avoir fermée et je finis par voir pourquoi elle s'ouvre toujours ainsi (ça m'ennuie d'autant plus qu'il pleut). 
Dans cette chambre, je loge avec deux personnes : une jeune fille blonde qui sort son tricot et un séminariste. 
La jeune fille est la soeur de K. et elle me dit qu'il m'a vue sur la route mais qu'il avait beaucoup de choses à faire avec le garçon avec qui il était et qu'il l'a chargée de me dire bonjour de sa part.
Ça me fait plaisir.

Rêve du 1er décembre 2012


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