La ligne Yamanote (山手線) est une ligne ferroviaire circulaire qui
délimite officieusement le centre de Tokyo. Elle comporte 29 stations et
le temps de parcours total est d'environ une heure. Ses trains sont de
couleur acier avec des bandes vertes. Chaque jour, une moyenne de 3,55
millions de passagers empruntent la ligne Yamanote. Les trains circulent
de 4h30 du matin à 1h20 avec une cadence d'un train toutes les deux
minutes aux heures de pointes. Une boucle complète nécessite entre 58 et
59 minutes.
UENO
Il y a les lotus qui se balancent mollement dans un léger courant d'air.
Il y a la chaleur saturée d'humidité, le soleil insupportable dès 9 heures.
Il y a le petit chien qui attire les caresses, les compliments des vieilles dames et des jeunes filles.
Il y a la peau tachée de noir des hommes qui lisent ou dorment sur les bancs.
Il y a les guirlandes de lampions qui donnent un air de fête aux jours ordinaires.
Il y a les oreilles des teckels soulevées par le vent, dans les paniers à l'avant des vélos.
Il y a les stands odorants : poulpes grillés, nouilles sautées, épis de maïs chauds...
Il y a l'homme qui lui a parlé un matin et la présente à ses amis le lendemain.
Il y a les chats qui se roulent sur le dos en attendant les caresses, qui ronronnent.
Il y a la peintre, face aux fleurs, qui mange son petit déjeuner à la fin de sa séance.
Il y a le bruit des pièces dans les distributeurs, les canettes décapsulées : soda, thé vert, café au lait.
Il y a les adolescents en bande qui croquent leurs glaces à l'eau comme des biscuits secs.
Il y a les silhouettes anonymes en costumes, en tailleurs, qui se dirigent vers les bureaux.
Il y a la séance de gym, près du temple.
Il y a les carpes et les tortues, sur toutes les photos.
Il y a les ouvriers, leurs pantalons larges, leurs chaussures plates, leur tête ceinte de beaux imprimés ou d'une serviette éponge, leur démarche assurée ou fragilisée par l'âge, leurs rires, leurs jours mis en danger par l'enchaînement des cigarettes.
Il y a les glaces à l'italienne ou les verres de bière commandés au comptoir.
Il y a la technologie dernier cri des appareils photo.
Il y a les ombrelles des femmes.
Il y a les touristes, les groupes de touristes, leurs langues variées, les photos dont ils feront le fond d'écran de leur ordinateur à la rentrée pour se rappeler ce moment que, de toute façon, ils n'oublieront jamais.
Il y a les deux amies qui déballent le déjeuner qu'elles ont acheté au fastfood voisin, l'odeur des frites, soudain.
Il y a les discussions quotidiennes entre ceux dont le parc est le domicile.
Il y a les fleurs, le rose sentimental des fleurs.
Il y a les postes de radio qui grésillent à l'heure de la retransmission du match.
Il y a la cloche du temple, le parfum de l'encens.
Il y a les mangas usagés, les journaux ramassés, la lecture périmée dont ils ne peuvent cependant pas se passer.
Il y a le café avec vue sur l'étang, sur les fleurs, les chaises qui raclent le sol cimenté, les solitudes qui cohabitent, les sirops colorés sur la glace pillée, le feuilleton à la télé, les sobas froides.
Il y a les cris des enfants aux balançoires, les échos d'un concert de rock en plein air.
Il y a les vélos qui croisent les marcheurs, les joggeurs.
Il y a les cigales qui ne se reposent jamais.
Il y a la peau moite que les carrés d'éponge ne suffisent pas à sécher.
Il y a la certitude que Ueno ne changera jamais.
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