vendredi 13 août 2010

Ma vie transsibérienne

"Nous avons besoin d'un ciel clandestin 
et d'une causalité féérique 
qui échappent aux obligations prosaïques du jour"
Jankélévitch
J'ai choisi la monotonie en guise de motif de papier peint de mes journées d'été.

Les mêmes lieux
Les mêmes heures
Les mêmes visages
Les sourires aussi

Je regarde passer le temps dans le rectangle de mon appareil photo comme s'il s'agissait de celui de la fenêtre d'un train.
Ce train long et lent qu'ont pris certains écrivains et qui relie Moscou à Vladivostok.
Le café à emporter sans lait sans sucre s'il vous plait laisse à ma bouche un goût aussi sombre et vénéneux que le thé noir du samovar, au bout du couloir.
Autour de moi, les langues sont étrangères, le temps immobile. Ou bien moi. 
Et si je ferme les yeux, je peux me croire en voyage.
Ma vie est transsibérienne et, si je la laisse faire, elle ne s'arrête dans aucune gare.

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